Formule 1

Russel pensait être rapidement champion du monde, en signant chez Mercedes. 

Alors que l’anglais pensait se battre pour le titre dès son arrivée chez Mercedes en 2022, il accepte désormais « la nature de la F1 » et attend son heure.   

©Sam Bagnall / Sutton Images via Getty Images 

Depuis 2014, la marque à l’étoile domine le pinacle du sport automobile. En 8 saisons, Mercedes remporte 8 titres constructeurs et a couronné 7 fois l’un de ses pilotes. Dans cette période de domination, les flèches d’argent enregistrent 102 victoires, 109 pole positions et 204 podiums, dont 58 doublés.  

C’est dans ce contexte-là que George Russell signe son premier contrat chez Mercedes. Malheureusement, Mercedes négocie mal son virage à l’entrée de l’ère à effet de sol. En 2022, (qui est la première saison de Russell chez Mercedes) les performances ne sont clairement pas au niveau espéré. À l’époque, la marque à l’étoile débarque avec un projet de « no sidepods » qui minimise les appendices aérodynamiques dans les alentours des sidepods. Ils sont les seuls à faire ce pari risqué. À partir de cette saison et jusqu’à aujourd’hui, la domination Mercedes n’est plus qu’un souvenir lointain, un rêve impossible à rattraper.  

Le projet “no sidepods” (en bas) comparé à la Ferrari F1-75 (en haut). La monocoque est beaucoup plus lisse, en ayant moins de détails. 

« Si j’étais arrivé cinq ans plus tôt, on pourrait dire que j’aurais peut-être deux titres à mon actif. » Cette phrase formulée par George Russell au printemps dernier, lui a valu bien des commentaires à son égard. Elle traduit surtout la frustration profonde d’un pilote qui a pour habitude d’utiliser le politiquement correcte. Une frustration suite à la signature dans un top team qui était jadis dominateur. Une frustration de n’avoir jamais goûté aux frissons de se battre pour le sacre mondial après sept saisons, riches en expériences.  

Pourtant, le britannique a remporté quatre courses et signé six pole positions, depuis son arrivée chez Mercedes en 2022. Régulier au point qu’il se rapproche de détrôner Max Verstappen et sa Red Bull du troisième rang du classement pilote. Mais, la frustration est bien présente dans la tête du pilote n°63. Malgré tout, il a compris et a fini par « accepter » qu’il va devoir être patient pour attendre son tour.  

« Je suis clairement plus affamé que jamais pour essayer d’être performant, explique le natif de King’s Lynn. J’aurais espéré qu’au bout de sept saisons, j’aurais au moins connu une année à me battre pour le titre. Quand j’ai rejoint Mercedes, on pensait que chaque année serait une lutte pour le titre. Malheureusement, ça ne s’est pas passé ainsi. » 

« C’est pareil pour Charles (Leclerc). On peut dire que personne n’aurait prédit, il y a deux ans, que McLaren ferait ce pas en avant. Lando (Norris) a passé cinq ans avec eux et ne s’est pas battu pour le titre non plus. Il faut juste accepter le fait que c’est la nature de la F1. Ça a toujours été comme ça. Et si on prend Michael Schumacher, il était dans sa cinquième année avec Ferrari, dans la trentaine, avant de remporter un titre avec eux. J’ai 27 ans, donc j’ai encore un peu de temps devant moi. » 

Une saison 2025, jusqu’ici positive. 

©Alastair Staley / LAT Images via Getty Images 

Si le britannique fait part de sa frustration, il faut tout de même souligner le positif des quatorze premières manches de 2025. Lui, qui a pris le leadership de chez Mercedes depuis le départ du septuple champion du monde, Lewis Hamilton vers Maranello. George Russell a amplement endossé ce rôle en prenant son coéquipier rookie, Kimi Antonelli sous son aile. Malgré toutes les difficultés de son équipier italien, causées en partie, par le trou d’air de la monoplace amené à cause d’une évolution de la suspension ratée. L’enfant de King’s Lynn ne se préoccupe pas de ce souci. Au contraire, il estime prouver chaque week-end son niveau de performance, malgré l’aide du destin.  

« De toute évidence, il y a eu un petit couac à ce niveau-là (de la suspension), et quelque chose qui n’a pas fonctionné comme nous l’avions prévu, explique le pilote frustré à Motorsport.com. Nous avions clairement eu du mal lors des courses où il faisait chaud. Au début de l’année, nous étions au printemps, et maintenant, nous sommes en été, c’est un autre facteur. Honnêtement, je pense que tout tournait un peu en notre faveur en début de saison. »  

« J’ai signé quatre podiums sur les six premières courses, mais je dirais que probablement seuls deux d’entre eux étaient vraiment mérités. À Melbourne, Piastri est sorti de la piste. À Miami, nous avons eu la VSC qui a joué en notre faveur. La troisième place en Chine était un résultat juste et à Bahreïn, c’était un excellent résultat (deuxième place, derrière Piastri). C’était probablement la meilleure course de l’année, exception faite au Canada (seule victoire Mercedes de la saison, signée George Russell).« 

Le britannique n’est donc pas encore pleinement satisfait de ses performances depuis son arrivée chez les flèches d’argent. Son espoir est maintenant tourné vers la nouvelle réglementation 2026, où il espère renouer plus simplement à la victoire et se battre pour être enfin sacré champion du monde. 

Martin Alcamo

Créateur d'Alcamag.be, journaliste et spécialiste sport automobile, Martin Alcamo arpente les circuits depuis l'âge de 10 ans.

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