Le dimanche de course à Zandvoort n’a pas été tendre avec le septuple champion du monde, effectuant sa première année au sein de la Scuderia Ferrari. Après avoir terminé son Grand Prix dans un mur, l’anglais s’est vu pénaliser pour la prochaine course, en Italie.

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Le week-end de course n’a même pas encore commencé que les choses ne tournent pas en la faveur de Ferrari, pourtant à domicile. Après une rentrée très compliquée, où la nouvelle recrue sept fois championne du monde a terminé son week-end prématurément, le nez dans le mur du troisième virage. À l’issue d’un Grand Prix catastrophique, la FIA annonce que Lewis Hamilton écopera de cinq places de pénalité sur la grille de départ du GP d’Italie, et ce pour une infraction commise dans les tours de mise en grille.
Ce n’est pas la première fois que Lewis Hamilton a été pénalisé pour une violation du règlement, avant même l’extinction des feux. Il s’était vu sanctionné à Sotchi en 2020, après avoir mal interprété les consignes du directeur de course de l’époque, Michael Masi, concernant les essais de départ. L’anglais avait effectué une simulation de départ à la sortie des stands, zone jugée inappropriée par les commissaires. Le septuple champion du monde a écopé d’une pénalité de 5 secondes en course.
D’autres exemples existent lors de ces dernières années, mais ce qui rend la sanction complexe, c’est que les commissaires l’ont annoncée seulement après le levé du drapeau à damier. Une décision bien trop tardive.
Quelle est l’infraction commise par Hamilton ?

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Pour résumé, Hamilton a été pénalisé pour ne pas avoir suffisamment ralenti en présence d’un double drapeaux jaunes, dans le large banking du dernier virage.
En raison de la configuration du circuit de Zandvoort, le directeur de course Rui Marques, avait indiqué aux pilotes et aux équipes à travers ses notes officielles, que le panneau lumineux n°18 (celui de la sortie du dernier virage) afficherait un double drapeaux jaunes pendant la procédure de mise en grille. Les pilotes étaient donc dans l’obligation de ralentir fortement et être prêts à s’arrêter si nécessaire, comme le règlement le stipule.
Les commissaires ont investigué sur un des deux passages de l’anglais dans cette section. D’après leur rapport officiel : “Les données montrent que le pilote (Lewis Hamilton) est entré dans la zone du double drapeaux jaunes environ 20km/h moins vite que lors des séances d’essais. (Lewis Hamilton) a réduit sa pression sur l’accélérateur d’environ 10 à 20% et a freiné 70 mètres plus tôt à l’entrée des stands.”
“Nous ne considérons pas qu’une réduction de 20km/h dans une zone de double drapeaux jaunes soit une réduction significative de la vitesse. Nous ne considérons pas que la vitesse à l’entrée des stands soit ‘grandement’ réduite.”
La pénalité infligée à l’anglais aurait pu être plus importante mais les commissaires de piste ont pris la réduction de vitesse en compte. “Une telle infraction provoquerait une pénalité de 10 positions sur la grille lors de la prochaine course, mais comme le pilote a tenté de réduire sa vitesse et de freiner plus tôt, nous prenons ça comme une circonstance atténuante, et imposons une pénalité de 5 places.”, conclut le rapport des commissaires.
Pourquoi le verdict n’a pas été pris lors du Grand Prix ?

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En 2020, quand Hamilton avait été pénalisé pour une infraction commise lors de la procédure de mise en grille, à Sotchi, le verdict était parvenu lors de la course et l’anglais avait pu purger sa peine lors d’un de ses pit-stop. Quid de cette année ?
Dans le rapport des commissaires, ceux-ci expliquent que : “Nous avons examiné les données de télémétrie disponibles dans le système de la FIA. Nous avons également demandé à l’équipe de nous fournir ses données de télémétrie. Tout cela a pris un certain temps et cette décision a donc été retardée.”
Il semble donc que le panel de commissaires présents à Zandvooort constitué de Nish Shetty, Matthew Selley, Natalie Corsmit et l’ancien pilote Pedro Lamy étaient en manque d’éléments suffisants pour prendre une décision lors du Grand Prix. Plutôt que d’infliger une sanction dans la précipitation de 10 secondes de stop-and-go, ils ont préféré attendre la fin de la course pour entendre les ingénieurs et analyser les données.
Ferrari a été convoqué à 17h05, soit environ une demi-heure après l’arrivée. Ce n’est qu’après cette entrevue que les commissaires ont estimé avoir assez de données en leur possession que pour pouvoir trancher.
Une convocation tardive qui ne pouvait que donner une sanction qui l’était tout autant. Une simple pénalité qui a déjà de lourdes conséquences puisqu’elle compromet le week-end de Lewis Hamilton au Grand Prix d’Italie, où le septuple champion du monde fera sa première apparition à Monza, devant les tifosis, en rouge.

