Endurance Le Mans WEC

Ferrari remporte les 24 heures du Mans mais, avec la mauvaise voiture ! 

Ce dimanche, pour la troisième année consécutive, c’est Ferrari qui est venu s’emparer du trophée du Mans. Un exploit au vu des performances en qualifications des voitures au cheval cabré. 

Ça n’était pas gagné qu’une Ferrari reparte avec le trophée en poche cette année mais pourtant ils l‘ont fait ! En effet, les performances n’étaient pas au rendez-vous lors des qualifications. La meilleure d’entre elles partait en 7e place tandis que les autres n’ont pas pu faire mieux que 11e et 13e. Surprenant de la part des voitures qui monopolisent la plus haute marche du podium depuis le début de saison. En course, les 3 Ferrari sont parvenues à remonter petit à petit jusqu’à la première place. C’est la Ferrari #83 qui remporte dans la catégorie Hypercar. La LMP2 #43 du Inter Europol remporte la catégorie. En LMGT3, pour la deuxième année d’affilée, c’est la Porsche 92 du Manthey 1st Phorm qui est venue s’imposer !  

La mauvaise Ferrari l’emporte.  

La règle est simple, pour apporter définitivement le trophée dans l’usine, l’équipe doit remporter 3 fois d’affilée les 24 heures du Mans. Ferrari était sur la bonne voie ; vainqueur en 2023 ainsi qu’en 2024, il ne restait plus que 2025 pour conclure. Au début de la course, c’était plutôt bien parti. Les deux Ferrari officielles parvenaient à se frayer un chemin parmi les Hypercar tout en gardant la Ferrari jaune #83 du team AF Corse proche derrière. A plusieurs moments, les deux Ferrari officielles se sont disputées la tête de course. Il ne restait plus qu’à concrétiser ! Malheureusement, la tendance s’est inversée quand la Ferrari jaune non-officielle a pris la tête de la course, devançant alors ses deux grandes sœurs. Pendant longtemps en fin d’épreuve, les Ferrari étaient sur le point d’inscrire un triplé fantastique. Mais, c’était sans compter une Porsche assoiffée de victoire qui est venue briser les rêves du monstre italien, en s’intercalant en deuxième position, derrière la Ferrari #83. A partir de ce moment-là, il était trop tard pour une quelconque consigne d’équipe obligeant à la Ferrari de tête de laisser passer une des deux Ferrari officielles. Après un relais remarquable de l’ex-pilote de Formule 1 polonais, Robert Kubica, la Ferrari jaune #83 franchit la ligne d’arrivée en premier, inscrivant cette édition des 24 heures du Mans dans l’histoire, devenant l’une des seules voitures privées à remporter la mythique épreuve mancelle. Ferrari ne pourra donc pas conserver le trophée à l’usine malgré le fait que ça soit une Ferrari qui ait remporté. Peu après l’arrivée de la course, la Ferrari #50 a été disqualifiée pour cause d’une voiture non-conforme. 

Une seconde place dure à avaler.  

En queue de peloton des Hypercar démarrait la Porsche #6 de Matt Campbell, Laurens Vanthoor et Kévin Estre suite à une disqualification lors de la séance qualificative puisque la voiture pesait en deçà du poids minimal autorisé. C’est le belge Laurens Vanthoor qui a pris le départ remontant très rapidement et de manière spectaculaire. Très vite, la voiture se retrouve dans le top 10. Les 3 pilotes ont poussé leur Porsche 963 dans ces derniers retranchements et ce, pendant 24 heures non-stop. Pour eux, ce n’était pas une course d’endurance mais une course sprint plus longue que la moyenne. Après quelques heures, la #6 devient la mieux classée des Porsche et de loin, la plus rapide. Le trio de pilotes arrivera, en fin de course, à briser le triplé Ferrari. Mais, c’est à ce moment-là que la Porsche stagne. Incapable d’être plus rapide que la Ferrari en tête et de la rattraper. Lors du dernier relais de la course, le volant est donné à Kévin Estre qui est connu pour son incroyable pointe de vitesse. Malheureusement, le français lui-même est incapable de revenir sur la Ferrari jaune. La Porsche qui commençait la course en 21e place, franchit la ligne d’arrivée en seconde position, 24 heures plus tard. Une performance incroyable mais aucun des pilotes n’affichent un sourire lorsque leur Porsche 963 prend le drapeau à damier. Le belge, Laurens Vanthoor déclarera sur ses réseaux sociaux, “24 heures du Mans : P2. C’est nul quand on voit qu’on était si proche d’écrire l’histoire. Mais, nous pouvons tout de même être fier, nous n’avons pas fait la moindre erreur. (…) C’était tout ce que nous avions, malheureusement, ça n’était pas assez pour réaliser mon rêve d’enfance.” Il n’a pas été le seul à être déçu de cette performance. En effet, son équipier français explique à L’Equipe : “On fait tout ce qu’on peut mais ils (Ferrari) se callent toujours sur notre stratégie. (…) Ils font beaucoup d’erreurs, donc ça ferait vraiment mal de voir la victoire de nouveau chez Ferrari. Parce que pour moi ils (Ferrari) font beaucoup trop d’erreurs que pour gagner Le Mans. Ils ont plus de perfo que tout le monde et ça les sauve.”  Une frustration qui, espérons s’estompera pour laisser place à de la performance et une course incroyable l’année prochaine.  

WRT en grandes difficultés. 

L’équipe belge WRT est une équipe qui engage à la fois des voitures Hypercar et à la fois des voitures en LMGT3. Si cette course s’annonçait solide avec notamment une troisième position de Valentino Rossi dans la BMW #46 en qualifications, l’équipe était loin de s’imaginer la calvaire que la course leur préparait. Dans les premières heures, toutes les BMW parviennent à rester en dehors de toutes les embuches, grapillant quelques places et offrant de belles batailles en piste. Au début de la nuit, la BMW #46 de Valentino Rossi s’est emparée de la première place et n’est jamais descendue plus bas que la 5e position, dans le jeu des arrêts aux stands. Si tout semblait se passer à merveille, il ne faudra pas attendre très longtemps pour que les choses se gâtent pour les deux LMGT3 de l’équipe belge. A 12h56 du drapeau à damier, la BMW #46 rentre à nouveau dans le box, synonyme de réparations mais cette fois-ci, l’équipe annonce l’abandon de leur voiture star. La voiture du ‘docteur’ a subi un problème électronique majeur, impossible à réparer sans prendre trop de retard sur leurs concurrents. Une déception pour Rossi qui l’année dernière, s’était vu abandonner au cours de la nuit, suite à une sortie de route de son coéquipier. Il n’a pas pu faire mieux cette saison. Quelques minutes plus tard, c’est l’autre LMGT3 du team qui rentre au stand définitivement suite à un incident assez étrange. La voiture #31 a percuté un lapin, causant de grand dégâts à la voiture. Les Hypercar du team n’ont pas eu une fin de course tranquille, enchaînant les problèmes. La BMW #20 finit 18e de la catégorie et la BMW #15 finit bonne dernière et 32e au classement général. Un week-end à oublier du côté de WRT.  

Aston Martin impressionne. 

Si en général, les nouvelles Hypercar qui débarquent pour la première fois au Mans ont du mal a bouclé le double tour d’horloge à cause de problèmes mécaniques ou bien de pépins lors de la course, ça n’a pas été le cas des Aston Martin Valkyrie. Les deux voitures ont pu régaler tous les fans présents grâce à la symphonie de leurs magnifiques V12 atmosphériques. A la surprise générale, l’Aston Martin #009 a réussi à se qualifier en Hyperpole, ce qui est une très bonne performance pour une première venue sur le circuit de la Sarthe. Lors de la course, l’équipe entière a fait une très bonne course avec très peu d’erreurs. Les deux bijoux d’Aston Martin ont fini la course en 13e et 15e positon, devant certains géants du championnat. Performance plus que respectable pour cette équipe rookie.  

Le Mans nous a encore une fois offert un spectacle indescriptible en piste. La prochaine édition s’annonce radieuse et d’autant plus folle avec de nombreuses nouvelles voitures dans la catégorie reine du championnat.  

Martin Alcamo

Créateur d'Alcamag.be, journaliste et spécialiste sport automobile, Martin Alcamo arpente les circuits depuis l'âge de 10 ans.

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