La nouvelle règlementation 2026 est un changement majeur pour l’aérodynamique des monoplaces ainsi que les moteurs, qui seront bien plus rapides en vitesse de pointe que ceux de cette saison, voir un peu trop.

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En Formule 1, il est rare que les 10 équipes (bientôt 11) s’accordent sur des inquiétudes concernant la performance des monoplaces. Souvent, l’écurie plaignante est moquée par les autres, comme Mercedes a été moquée par Red Bull lors de la saison 2022. À quelques mois du changement radical des monoplaces de Formule 1, les équipes sont inquiètes. La voiture serait instable, compliquée à piloter et le nouveau moteur ne fait pas l’unanimité. Si ce seront toujours des V6 Turbo-Hybrides, désormais la partie électrique du moteur sera équivalente à la partie thermique, soit un ratio de plus ou moins 50/50. La nouvelle règlementation moteur aura coûté près de 1 milliard de $ aux constructeurs. Malgré ce coup astronomique, les équipes ont pu tester leur nouvelle monoplace au simulateur, grâce aux données récoltées. Les écuries sont unanimes, les Formule 1 de 2026 pourront, à pleine puissance, atteindre les 400km/h en ligne droite. Ce chiffre astronomique peut faire peur, surtout comparé aux voitures actuelles qui peinent à toucher les 350km/h, à Monza.
Comment est-ce possible ?

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La longueur et la largeur des voitures actuelles est un frein au spectacle. Il était plus courant de voir un pilote tenter un dépassement sur le circuit étroit de Monaco en 2010, que d’en voir un tenter l’impossible de nos jours. Les deux mètres de large et cinq mètres de long, ralentissent le spectacle sur la piste, le repoussant souvent dans la voie des stands. Face à ce constat, la FIA a pris la décision de faire des Formule 1 2026, des modèles réduits. La largeur sera réduite de 10 centimètres et l’empattement passera de 3600mm à 3400mm. Les F1 feront également un gros régime bio pendant la trêve hivernale ; le poids minimal sera diminué de 30kg.
Le moteur subira également de nombreux changements, notamment au niveau du MGU-H qui sera supprimé à cause de sa complexité à la compréhension et au développement pour les manufacturiers. Le V6 Turbo-Hybride de 2026 sera nourri de carburant 100% durable, tout en gardant plus de 1 000 chevaux. De plus, le pilote pourra activer le mode “overdrive” (Manual Overdrive Mode – MOM), à quelques endroits du circuit, quand il sera à moins d’une seconde de la voiture qui le précède. Ce nouveau mode est semblable au “Push to Pass”, utilisé dans divers autres championnats et supprime définitivement le DRS. Lorsque le pilote activera le mode “overdrive”, il aura accès pendant un court instant à la puissance maximale de son MGU-K.
C’est ce cocktail de changement et de puissance qui permettra aux Formule 1 2026 d’atteindre les presque 400km/h, à pleine puissance.
Plus rapide mais trop rapide ?

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Ce changement soudain de vitesse de pointe peut en faire frémir plus d’un. D’après les données récoltées par les écuries, les voitures pourront atteindre les 350km/h dans le tunnel à Monaco, contre 290km/h aujourd’hui. Une situation qui peut vite être dangereuse. Dans le tunnel de Monaco, les pilotes sont soudainement plongés dans le noir, ce qui est déjà un challenge assez impressionnant au vu de la vitesse des voitures actuelles dans ce segment. Si les voitures parviennent à atteindre les 350km/h dans cette parcelle, le contexte pourrait vite devenir dangereux. Qui plus est dans ce tunnel où la sortie du virage n’est visible qu’une fois celui-ci atteint, comme nous la rappelé Isack Hadjar en 2024 et encore cette saison.
La FIA a directement réagi, en imposant aux équipes un mode moteur du nom de “Rev1”, qui sera obligatoire à Monaco et à Singapour. Le “Rev1” a pour but de réduire la vitesse des monoplaces en ligne droite, en interdisant la pleine puissance électrique. Pour les 22 autres circuits du calendrier 2026, les voitures pourront déployer leur plein potentiel, du moins si l’économie d’énergie ne prend pas une place trop importante en course.

